Pourquoi pas en effet ? Nous savions que nous n’arriverions pas à poser une semaine complète de congés en juin avec nos emplois du temps de fou. Donc comment faire ? Faisons-le en deux jours ! Nous avons visé la fin juin et commencé les préparatifs.

J’ai découvert la Corse il y a quelques années lorsque Cyrille, qui y est né, m’a entraîné dans un périple à ski au nord de l’île dans l’Alta Strada. La Corse m’est apparue comme un authentique paradis naturel qui a su remarquablement protéger ses richesses, à seulement une heure du continent. Très attachée à ses traditions et offrant des paysages incroyables sous un climat agréable tout au long de l’année, la Corse était une destination évidente pour notre périple à vélo. Et comme Cyrille connaît l’île comme sa poche, il a élaboré le meilleur itinéraire possible : 620 km et 7400 m de dénivelé positif en 2 jours. Quant à moi, j’ai réfléchi au matériel adéquat. Nous avons retenu le nouveau Specialized Roubaix : confortable et efficace. Nous avons pu profiter de la suspension Future Shock 2.0 et des avantages aérodynamiques du nouveau Roubaix. En raison des portions plates alternant avec des côtes parfois raides tout au long du parcours, il nous fallait une plage de développements étendue. Nous avons choisi le nouveau groupe SRAM Force eTap AXS avec un duo de plateaux 48-35 dents et une cassette 10-33. Et bien sûr des freins à disque !

Nous grimpons un autre col sur environ 10 km et ensuite la descente commence, les paysages sont magiques tout au long de la côte sauvage et de ses rochers rouges en direction de Porto. Le panorama sur les « Calanques de Piana » est somptueux. Après un petit arrêt à La Cigale à Porto pour un café et une collation, nous repartons vers les calanques de Piana. Les 70 derniers km, avec 2 000 m de dénivelé, sont magiques, Les mots nous manquent pour dire à quel point la vue est sublime depuis le sommet de Piana, nous nous dirigeons vers Cargèse, Sagone puis Ajaccio par le col de San-Bastiano. C’est la fin de la première journée mais, malgré la fatigue, nous avons des étoiles plein les yeux.

 À ce stade, nous avons parcouru 110 km depuis Ajaccio et avalé 2200 m de dénivelé : cela commence à se faire sentir. Après Bonifacio, il nous reste à traverser la plaine orientale, soit 180 km en ligne droite, à lutter contre un vent de ¾ face.

À Porto Vecchio, nous faisons une pause au Panier d’Annie autour d’un plateau de charcuteries corses (spécialités de jambon cru et de lonzu). À partir de là, Antoine, notre photographe et conducteur de la voiture d’assistance, doit nous quitter. Nous parcourons donc les 120 derniers kilomètres en autonomie totale. Et comme il fait 40 °C, nous nous arrêtons régulièrement dans des bars pour nous ravitailler. Encore quelques heures en selle et nous voici de retour à Bastia.